Le samedi 19 novembre 2011, 24 personnes ont suivi avec un très grand intérêt la visite, commentée par Dominique ROCABOY, de Geotexia, une importante usine de méthanisation dans la région du Mené. Je remercie deux de nos adhérents qui m'ont envoyé des photos de cette sortie et particulièrement Anne FERRON qui, en plus de la vingtaine de photos, m'a fourni l'essentiel des explications qui figurent ci-dessous (le second est Michel LALOI).
Voici la région concernée... C'est (avec celle de Locminé dans le Morbihan) une opération régionale de récupération et de valorisation des déchets.
Cette photo est prise à l'entrée de l'usine : là où arrivent les camions.
Jean-Claude MICHEL (à droite sur la photo)...
... accueille notre guide Dominique Rocaboy, agriculteur, directeur de Geotexia et à l'origine, il y a des années dans le pays de Saint-Gilles-du-Méné, de la réflexion avec les diverses forces vives locales, sur la nécessité de concilier écologie, agriculture et logique économique. Avec un groupe de divers bords (élus, artisans, agriculteurs, commerçants etc) il s'est rendu dans de nombreux pays d'Europe pour voir ce qui existe en matière de valorisation des déchets. Ensuite tous ont réfléchi à la transposition de ces installations dans le Méné en l'adaptant à sa situation géographique et économique.
Les camions sont badgés à leur arrivée...
... ensuite ils passent sur cette balance.
On voit ici (à l'arrière du groupe), l'un des 17 camions qui emmène les boues de Kermené (un abattoir local) chaque semaine à Geotexia.
Le groupe rentre maintenant dans l'énorme complexe que représente cette usine de méthanisation de la région du Mené. On voit à gauche les cuves où s'effectue la première étape : le traitement des déchets liquides (par exemple la semaine dernière 25 tonnes de crême anglaise et de yaourts d'un usine locale)... Les liquides sont traités par hydrolyse pour détruire les germes pathogènes.
On s'approche maintenant de l'endroit où est stocké le gaz...
... dans cette énorme bulle (d'une surface de 2000 mètres carrés)... et qui est gonflée sous la pression du biogaz obtenu par fermentation.
Lequel gaz est expulsé dans ces tuyaux...
... et ensuite conduit dans une autre partie de l'usine...
... par ce passage que l'on voit ici.
Il arrive alors dans la colonne de H2S (le gaz qui a décimé les sangliers dans la baie cet été !)...
Le soufre sera détruit par des bactéries puis le gaz sera séché et refroidi.
Le gaz séché et refroidi produit des fumées (atteignant une température de 420°)... lesquelles sont recyclées dans un circuit pour sécher le digestat... Les gaz inutilisés sont brûlés dans la torchère (à droite)... produisant des flammes de 2 mètres de haut (impressionnantes la nuit paraît-il) !
Deux curieux sont allés voir de près la torchère juste avant qu'elle se mette en route : vu la chaleur intense, on se serait cru (dit Anne) en plein mois d'août sous le cagnard !
Nous sommes ici au coeur du système...
Les odeurs sont aspirées en permanence et traitées à la soude. Ensuite les déchets sont envoyés dans un entrepôt où ils sont digérés par des bactéries... de la bruyère sert de filtre... le tout devant être renouvelé tous les sept ans puis incinéré.
Geotexia est implanté sur un site de 13 hectares dont 1 de lagunes et plantations de saules (transformées en copeaux pour les chaudières à bois de la commune)... L'herbe à l'extérieur est tondue par des moutons... et des oies monteront bientôt la garde !
Voici les résidus des déchets traités... ce que l'on appelle le digestat.
A Geotexia on recycle à 100% : 1 moteur fait tourner 1 génératrice qui produit de l'électricité (15000 MWh/an, ce qui est suffisant pour chauffer la plupart des maisons de la commune) / Les fumées de 420° produites sèchent le digestat / Reste 530 kw thermiques que le lycée de Merdrignac va utiliser pour ses futures serres sur le site / Reste aussi de l'eau stockée dans 1 bassin de 40.000 mètres cubes... eau destinée à la croissance des saules... saules qui seront découpés en planchettes pour les chaudières à bois de la commune...
Geotexia a coûté 15 millions d'euros. Inauguration décembre 2010. Recettes de l'entreprise: les paysans qui financent le traitement de leur lisier + la vente des 15 millions de watts / Charges: les emprunts + le salaire des 3 ingénieurs permanents + la maintenance des machines. Le projet est dans le cadre d'un projet local écologique (parc éolien, maisons passives etc).
C'est la seconde visite d'une usine de méthanisation que Vivarmor effectue : la première étant à Plélo chez Alain GUILLAUME. Nous l'avons visitée en 2009 (l'article est toujours sur le blog sous le titre "Visite de la première unité de méthanisation bretonne..." dans "sorties 2009"
La différence est que Geotexia (plus récente puisque terminée en 2010) est une opération régionale... d'une toute autre ampleur donc que la première installation vue à Plélo (qui correspond, elle, à une seule ferme)